
Je rentre chez moi exténué par cette nouvelle journée de travail. Plaire, persuader pour finalement vendre. Une aventure moderne comme je sais pertinemment qu'il en existe autant qu'il existe de commerciaux dans ce foutu pays.
Le plaisir de mettre deux heures a rentrer chez moi en même temps que tous ces aussi-imbéciles-que-moi qui finissent leur passionnant travail toujours en même temps (foutus imbéciles!). Trouver une place pas trop loin de chez moi...

Je fais du sport mais pas celui qui consisterai à marcher dix minutes de ma place trop loin à chez moi.
Ai-je toujours été comme ça?
Après avoir marché ces dix foutues minutes (j'ai pas trouvé de place près de ma porte d'entrée), j'accède finalement au portail de ce qui me sert de maison. Le cliquetis des clefs me titille l'oreille. Pourquoi?
Dans l'allée qui mène à ma porte d'entrée une étrange odeur, très légère, agite en moi des soubresauts de souvenirs. Mais lesquels? Impossible de mettre des images sur ces réminiscences olfactives. Je peux pourtant clairement définir cette odeur: Du polymère qui brule ou eut brulé...Du plastique cramé quoi!
Je balaye le voisinage du regard, rien, pas de fumé. Pas de fumé, pas de feu, je dois halluciner. Le temps de chercher d'où peut venir cette odeur me voilà devant ma porte d'entrée, le cliquetis des clefs me titille l'oreille. Pourquoi?Je rentre enfin chez moi, la tension redescend avec la baisse de la luminosité. Une ombre passe, rasant le sol, un son aiguë riche de tremolo plus graves en harmoniques m'accueille comme un bonsoir. Mon attention captée ces quelques secondes retombe rapidement lorsque je m'aperçois que l'odeur d'il y a peu n'est toujours pas passée. Mais plus de souvenirs, juste l'impression désagréable d'être encore sur le chemin qui mène à ma porte. En fait cela me frustre, j'aimerai arriver a retrouver le cheminement mental que j'avais quand cette odeur me rappelait vraiment quelque chose de presque concret.
Mes yeux s'habituent lentement a la pénombre de mon chez moi, je n'ai pas envie d'allumer tout de suite la lumière, j'ai envie de profiter de cette sensation visuelle de calme pour faire le vide. Mais l'ombre se rappelle a moi en un son plus insistant que le premier:
le chat a faim.
Le cliquetis de la fourchette dans l'écuelle me titille l'oreille, pourquoi?
Ma chère et tendre devrait déjà être là pensais-je. J'hésite sommairement entre le plaisir de profiter encore un peu de ce moment de quiétude et l'agacement d'attendre la venue de ma moitié qui brisera définitivement cette sensation de torpeur dans laquelle je me trouve depuis que j'ai arrêté le moteur de la voiture. Foutue odeur de PVC! Je m'aperçois qu'elle me sort de mes pensées a intervalle régulier maintenant. Obsédante odeur, si légère que c'est a se demander si ce ne sont pas les prémices d'une quelconque maladie cérébrale dégénérative grave (tant qu'a faire). Je me concentre, la réalité autour de moi se plonge dans un brouillard.Cette odeur.
La porte d'entrée s'ouvre d'un coup et tape le porte manteau monté sur mur, le chat a peur, pousse un miaulement apeuré, renverse son écuelle, me sort trop brusquement de mes songes, me fait basculer en arrière et ma tête heurte le plan de travail.
La douleur est foudroyante mais de cette éclair de douleur surgit tout a coup des centaines, des milliers d'images. Un tas de disques vinyles crépitants au fond de mon jardin se consument et se mêlent dans un grand tout. Des bruits, des odeurs... Une odeur de polychlorure de vinyle qui m'emplit le nasaux et me donne la nausée. Car elle est cette fois ci forte et présente, tout comme la fumée noire de laquelle semble sortir des flots d'injures dont la plupart a caractère sexuelles imposent un ton de frustration certain.Le visage d'un ange apparait: "Ça va?". Ce visage, ma femme, le chat, cette foutue odeur...
Je suis... je suis... je suis LE DJ SANS PLATINES.



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